Par Cécile POULAIN – Cabinet Juste Humain (psychopratiques systémiques) – Temps de lecture : 5 minutes
Sommaire :
Améliorer la communication interne au sein de votre entreprise permet d’envisager de nombreuses conséquences favorables : conflits atténués, erreurs moins fréquentes, meilleure efficacité, gain de temps, amélioration de la qualité de production, source de motivation, sentiment d’appartenance… Et si vous optiez pour l’organisation régulière d’événements de cohésion d’équipe autour de Lyon ?
Quand la nature révèle nos soft-skills
Ringelmann, agronome-sociologue (oui, ça existe !) français du début du siècle, a réalisé une expérience où il demandait à des personnes de tirer le plus fort possible sur une corde, seul, par deux, par trois ou par huit. Il avait constaté préalablement que l’individu moyen pouvait exercer une force moyenne de 63 kg.
Deux personnes qui tirent ensemble la corde devraient donc, en toute logique, exercer une force de 126 kg, trois personnes devraient exercer une force de 189 kg, etc. Les résultats ont montré que plus le nombre de personnes augmente, moins les efforts individuels fournis sont importants. Tout se passe comme si les membres du groupe réduisaient leurs efforts en faisant reposer le travail à fournir sur les autres. Ce phénomène s’accentue d’autant plus que le nombre de personnes dans le groupe augmente entraînant ainsi une perte d’efficacité.
Comment faire alors pour que le travail d’équipe redevienne à la fois efficace et plus agréable pour tous. Réponse : les exercices de cohésion d’équipe, de préférence en pleine nature -pour se sentir non seulement face aux autres mais aussi face à soi-même et aux éléments extérieurs qui nous dépassent -même si on ne grimpe pas l’Everest ! La présence bienveillante de la nature, les arbres immenses et les chemins escarpés offrent déjà de nombreux petits défis et bienfaits. Rien de telle qu’une «mini» épreuve, ou un challenge pour rétablir la conscience que sans l’autre, face à la difficulté nous ne sommes rien (Kurt Lewin).
Qu’il s’agisse donc d’une randonnée, d’un parcours au trésor ou d’une course d’orientation etc…, c’est là que se révèlent le mieux nos « soft-skills », c’est là que la communication, la persévérance et la conjugaison de compétences feront la différence. En général, d’après les travaux de Kurt Lewin sur la psychologie de groupe, ce genre de séminaires à la journée -s’il est « dépaysant » donc en pleine nature si on est en ville et vice versa- donne déjà de bons résultats. Si ce séminaire en extérieur est répétée une fois par semestre, l’équipe restera non seulement plus unie mais aussi motivée dans l’attente du prochain pour aller plus loin ou prendre sa revanche (dans le cas de team building challenges).
Les impacts positifs d’une journée team building
Une journée de cohésion, et particulièrement dans la nature, a un impact significatif sur l’efficacité d’une équipe. Voici comment elle influence positivement le groupe :
- Renforcement des relations interpersonnelles : Passer du temps ensemble en dehors de l’environnement de travail habituel permet aux membres de l’équipe de mieux se connaître sur un plan personnel. Cela favorise la confiance et le respect mutuel, des éléments essentiels pour une collaboration efficace.
- Meilleure communication : Les activités de cohésion en plein air amènent les participants à communiquer de manière plus ouverte et efficace. Ils apprennent à écouter, à donner des instructions claires et à résoudre les problèmes ensemble, ce qui améliore la communication au sein de l’équipe.
- Développement de compétences en leadership : Les activités de groupe en plein air peuvent mettre en lumière les compétences de leadership de certains membres de l’équipe. Elles encouragent l’émergence de leaders potentiels et/ou renforcent le leadership existant.
- Création d’un sentiment d’appartenance : Les expériences partagées lors de la journée de cohésion renforcent le sentiment d’appartenance à l’équipe. Les membres se sentent plus investis dans le succès de l’équipe et sont plus enclins à travailler ensemble pour atteindre les objectifs communs.
- Réduction du stress et de la tension : Passer du temps dans la nature réduit le stress et favorise la détente. Une telle sortie aide les membres de l’équipe à gérer plus efficacement la pression au travail et à maintenir une ambiance de travail positive.
- Création de souvenirs positifs : Les expériences vécues lors de la journée de cohésion d’équipe peuvent créer des souvenirs positifs et renforcer la culture de l’entreprise. Ces souvenirs peuvent servir de source d’inspiration et de motivation pour les membres de l’équipe à l’avenir.
- Amélioration de la résolution de problèmes : Les activités de groupe en plein air sont souvent conçues pour nécessiter la résolution de problèmes collectifs. Les compétences développées lors de ces activités peuvent être transférées aux défis professionnels- et…familiaux puisque la famille est aussi une « petite entreprise » !
Pour maintenir une efficacité durable d’une équipe, il est aussi essentiel de mettre en place des mécanismes de suivi, d’encourager la pratique des compétences acquises et de favoriser une culture de travail collaboratif et ouvert. La fréquence idéale de ce genre de séminaire serait donc d’une journée par semestre pour entretenir les acquis émotionnels de l’équipe.
Une journée complète, le temps minimum pour créer la cohésion d’équipe
Avez-vous déjà entendu parler de la technique du jour des 4C pour dynamiser le travail d’équipe? Communication. Coordination. Collaboration. Coopération. Bref, la base du Team Building qui trouve en réalité son inspiration dans les travaux du célèbre psychiatre américain Wilfried Bion, pionnier de la psycho de groupe. C’est seulement quand ces 4 qualités se retrouvent sollicitées dans des exercices de cohésion d’équipe bien choisis, et ce,sur une journée que l’on obtient des effets positifs immédiats. Parce que la qualité des exercices et son environnement sont aussi importantes que la durée du séminaire : au minimum une journée.
Pourquoi une journée minimum et pas 2,3 ou 4h ?
La cognition humaine consiste en des cycles en cascade d’événements cérébraux récurrents. Chaque cycle cognitif détecte la situation actuelle, l’interprète en fonction des objectifs en cours, puis sélectionne une action interne ou externe en réponse à cette situation. Bien que la plupart des aspects du cycle cognitif soient inconscients, chaque cycle produit également une « ignition » momentanée consciente. Nous, les humains, sommes confrontés à un monde plein de choix d’action, et parmi lesquels le moment d’ignition où nous décidons si nous voulons nous connecter aux autres … ou non. La première étape prend donc déjà du temps et dépend de l’influence hiérarchique, de la confiance préinstallée et d’autres facteurs contextuels….. Ainsi, tout individu, qu’il soit humain, animal ou artificiel, doit fréquemment échantillonner (lister) son environnement, traiter les données issues de cet échantillonnage et sélectionner une réponse (action) appropriée. L’exercice est encore plus difficile pour le cerveau lorsqu’il doit collecter une grande quantité d’informations (verbales et non verbales) sur une personne, -pire :plusieurs personnes- même s’il s’agit de collègue(s) qu’il «voit» tous les jours. Parce que Voir n’est pas Comprendre.
Combien d’heures faut-il donc pour établir une connexion fructueuse avec quelqu’un ? Le volume du néocortex limite la capacité cognitive à reconnaître une autre personne en tant qu’individu unique, à se souvenir d’informations et d’interactions antérieures avec cette personne, et à comprendre l’association de cette personne avec d’autres au sein d’un réseau social (Dunbar, 1996, 2010). S’inspirant du postulat du cerveau social de Dunbar et de la théorie Communicate Bond Belong (CBB), l’état de collaboration a été examiné en fonction du nombre d’heures passées ensemble, des activités agréables ou de loisirs partagées et… doit s’ajouter à la fréquentation quotidienne de la personne.
Et oui, la vraie connexion et la cohésion cérébrale entre deux individus ne se produisent qu’après un minimum de temps de « loisir » agréable passé ensemble (agréable nécessairement car l’affect cause l’ignition). Après des années de recherche et d’expérimentation, Hornstein et Truesdell (1988) ont constaté qu’au minimum 39 % de nos « simples connaissances » se transformaient en collaboration plus efficiente et fructueuse après trois sessions d’interaction de 30 minutes chacune au travail, pluS environ 6 heures de contact personnel étroit dans une activité agréable partagée. Soit 1h30 de travail ensemble ET 6h minimum de temps de loisir partagé donc à peu près UNE JOURNEE. Moins d’une journée apporte peu ou rien sinon une bonne humeur éphémère.
Les conditions pour créer une cohésion d’équipe fructueuse sont donc :
-des activités à priori ludiques sur une journée minimum (véritables unificateurs et révélateurs psychologiques de personnalités et de talents cachés -soft-skills surtout.) (Bion,Lewin, Dunbar, Ringelmann)
-de sortir complètement de son environnement quotidien -aller en forêt quand on est en ville par exemple et d’essayer ensemble d’atteindre un même but. (Dr. Wilfried Bion -De la dynamique des groupes.)
– de passer au moins UNE JOURNEE ensemble pour avoir le temps d’apprendre et de comprendre le fonctionnement de l’autre, pour que les cerveaux fonctionnent ensemble… (CBB, Hornstein, Truesdell)
C’est pourquoi la plupart des grandes entreprises américaines (ex.GAFA) organisent des sessions de cohésion d’une journée minimum, les répètent trois fois par an et veillent aux fameux 4C.
NB : L’existence de cette journée unique et particulière « au travail » est en elle-même un élément déclencheur de cohésion ; dès lors que l’équipe le sait, on va en parler, l’attendre, organiser son travail autour, ou la maudire pour sa date… mais déjà ensemble.
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Sources :
Ringelmann, M. (1913). Recherches sur les moteurs animés : travail de l’homme. Annales de l’Institut National Agronomique, 2nd series, 12, 1-40.
Kurt Lewin : fondateur de la psychologie sociale moderne, recherches pionnières sur le comportement en groupe, la dynamique de groupe et le leadership. Sa théorie du champ de force et son modèle de changement en trois étapes (déséquilibre, changement, rééquilibrage) a été très influente dans l’étude des groupes et des processus de changement.
Dunbar’s (1996) social brain hypothesis and Communicate Bond Belong (CBB) theory (Hall & Davis, 2017) / Hornstein G. A., Truesdell S. E. (1988). Development of pre-intimate conversation in relationships. Journal of Social and Clinical Psychology, 7, 49–64. doi:10.1521/jscp.1988.7.1.49d International Association for Relationship Research (iarr.org) https://journals.sagepub.com/doi/full/10.1177/0265407518761225#bibr17-0265407518761225
The Work of Wilfred Bion: Basic Assumptions – YouTube
“A proper team-building activity should build better communication pathways, improve problem-solving skills, and improve company culture. Our statistics have revealed the best rhythm is a one-day specifically organized outing with 4Cs team-building exercises every 4 to 6 months. While individuals sometimes feel like these games are annoying or unnecessary, just one day of team building can boost morale, increase productivity, and improve work output.” Forbes
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